Écriture - Jurons et gros mots polis
Pour donner du piquant à mes personnages, j’aime leur attribuer des "jurons" amusants. Qu’est-ce que je veux dire par « juron »? En fait, c'est un mot ou une expression qui remplace un gros mot ou un sacre.
Personnellement, j'utilise les deux jurons suivants, lorsque je suis fâchée ou frustrée : « nonosse pourri » et « baballe coincée ». On a parfois l’impression qu'un gros mot donne plus de poids à ce qu’on dit, alors que c'est surtout un manque de vocabulaire. De toute façon, quand on parle, c’est aussi l’intonation, que le mot lui‑même qui permet de faire passer le message. Les intonations sont un peu comme les émoticônes du langage. Malheureusement, quand on écrit, on ne peut pas compter sur l’intonation pour transmettre l’intention d’un personnage. Tant que les vrais émoticônes ne seront pas admis dans les romans, il faudra donc mettre le lecteur en contexte, en choisissant les bons mots ou en donnant des explications.
Pour en revenir aux jurons, il faut garder à l’esprit que plus ils seront originaux, plus les lecteurs auront de la facilité à s’en rappeler. Règle générale, un personnage auquel on associe un juron est un personnage qu’on n’oublie pas. En voici quelques exemples :
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Mille milliards de mille sabords (Capitaine Haddock)
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Tonnerre de Brest (Capitaine Haddock)
Peut-être en connaissez-vous d'autres que vous aimeriez partager?
SUGGESTIONS DE LECTURE
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Danger gros mots, de Claude Gutman, Gallimard Jeunesse, 1998
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Les gros mots, de Didier Mounié, Éditions du Rouergue, 2004
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Les gros mots de la sorcière Germaine Chaudevaine, de Clair Arthur, Éditions Nathan, 2001